Epinal, 1904 ; Paris, 1992

 
 
1943

 
H. 30,2 cm ; l. 46,9 cm (fenêtre) ; H. 46,2 cm ; l. 60,6 cm (avec cadre)

 
M0536_2018.0.15

 
Né à Épinal en 1904, André Jacquemin mène une enfance bourgeoise et heureuse dans les Vosges, où il promène son regard sur les paysages de campagnes des alentours. Sa santé fragile le mène vers des activités calmes comme la lecture, le dessin et la copie de gravures anciennes. Repéré à l’adolescence pour ses talents de dessinateur, il débute sa formation à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, en section gravure. Il pratique en première année des copies mais s’en détache rapidement pour s’adonner à ses sujets de prédilection : le portrait, les représentations animalières et les paysages. Ses premières gravures remontent aux années 1920, qui est aussi l’époque également de ses premières expositions collectives. L’émulation artistique suscitée par ses amis lorrains (Étienne Cournault, Pierre Guastalla et Yves Alix notamment) concourt à la création du groupe des « Onze ». Ce groupe d’artistes, peintres et graveurs forment ensuite La Jeune Gravure Contemporaine qui encourage et participe à la diffusion de toutes les techniques de la gravure moderne.
Si son œuvre peinte, gravée et dessinée est aujourd’hui identifiée et étudiée, sa pratique du dessin au pastel demeure peu connue. Il a pratiqué l’aquarelle pendant son voyage au Maroc, délaissée ensuite pour le noir du fusain et le gris de la mine de plomb. Son recours au pastel répond finalement à l’envie de colorer ses dessins. Il aurait dessiné des centaines de pastels, peu identifiés dans les collections publiques.
Ce paysage représente les alentours du village de Chambors dans l’Oise. Sa composition est classique et représentative de son œuvre : des champs divisés en parcelles par des barbelés, des arbres et deux fermes répartis dans un paysage de campagne. On retrouve cette composition dans ses gravures inspirées de sa Lorraine natale. La franchise du vert et le blanc éclatant des feuilles de cerisiers évoquent la naissance du printemps et contraste avec la bichromie en noir et blanc des gravures de l’artiste. Ce pastel démontre la capacité de l’artiste à apporter de la couleur son œuvre.
Nous pouvons supposer que Chambors est un travail préparatoire réalisé à la commande de gravures d’illustration de l’ouvrage La Couronne de Paris, publié en 1947. De 1943 à 1946, il sillonne les alentours de Paris, de Provins à Beauvais et notamment à Lattainville, situé à proximité de Chambors. Treize planches seront finalement gravées et publiées dans l’ouvrage de Pierre-Marc Orlan. Mais Chambors n’y figurera pas.