GRANDVILLE : Nancy, 1803 ; Vanves, 1847
DESPRET : Lyon, 1804 ; Paris, 1865

 
 
1834

 
H. 25 cm ; l. 33,2 cm

 
M0536_2017.0.8

 
Publiée dans La Caricature morale, politique et littéraire du 3 avril 1834, cette planche illustre la résistance menée par la presse contre les mesures de censure mises en place sous la Monarchie de Juillet (1830-1848). La femme, apparentée à une Marianne républicaine, tient une torche fumante symbolisant la « PRESSE ». Des têtes d’hommes grimaçant et faisant partie du gouvernement sortent d’une fenêtre, peut-être d’un cachot. Leurs souffles convergent vers la flamme afin de l’éteindre. Les personnages sont tous identifiés, dont Louis-Philippe au centre. L’injonction confirme le message du dessin : aucune action ne pourra bâillonner la presse et la liberté d’expression. En plein essor lors de la première moitié du XIXe siècle, la presse satirique se développe en France sous l’impulsion de Charles Philippon, caricaturiste et directeur de journal. Il fonde La Caricature en 1830 et Le Charivari qui sera édité jusqu’en 1882. La déformation des visages, l’accentuation des attributs physiques ou le détournement d’une image confèrent à la caricature de presse le pouvoir de faire passer un message à l’opinion publique. C’est ainsi que la poire d’Honoré Daumier devient le symbole de la représentation du roi Louis-Philippe.

 
This plate published in La Caricature morale, politique et littéraire, 3 April 1834 issue, illustrates press resistance to the censorship measures introduced under the July Monarchy (1830-1848). The woman, who bears a resemblance to Marianne, symbol of the French Republic, is holding a smoking torch representing the press. Grimacing male heads belonging to the government are poking through a window, possibly of a prison cell. They are all blowing together at the flame in an attempt to extinguish it. The figures are all identified and include Louis-Philippe in the centre. The command confirms the message of the illustration: nothing can gag the press and freedom of expression. The thriving satirical press in the first half of the 19th century received further stimulus from Charles Philippon, a caricaturist and newspaper editor. He founded La Caricature in 1830 and Le Charivari, which was published until 1882. Distorted faces, accentuated physical attributes and subverted images gave caricatures in the press the power to convey messages and connect with public opinion. Thus Honoré Daumier’s pear came to epitomize King Louis-Philippe.