La scène du bûcher dressé le 24 mai 1431 sur la place du marché à Rouen a été très tôt représentée, comme en témoigne la miniature de 1477-1483 des Vigiles de Charles VII conservée à la Bibliothèque nationale de France.

Au XIX^e siècle, avec le développement du goût pour l’histoire du Moyen Age, les différents épisodes de la vie de Jeanne d’Arc s’imposent dans le domaine artistique. En témoignent notamment les tableaux de Jules-César de Valdahon (1770-1840), d’Alexandre-Évariste Fragonard (1780-1850), ou encore d’Hermann Anton Stilke (1803-1860). Alors que l’église engage la procédure de canonisation de Jeanne d’Arc, cette scène va être également représentée dans les grands cycles sur sa vie, notamment au Panthéon par Jules Eugène Lenepveu, entre 1886 et 1890, et dans la basilique du Bois-Chenu, par Lionel Royer, entre 1910 et 1913.

La sculpture n’est pas en reste, et Léon Cugnot, premier Grand prix de Rome en 1859, réalise pour le Salon de 1882 Jeanne d'Arc à ses derniers moments, en s’inspirant des Vigiles de Charles VII. Toutefois, c’est sans doute Maxime Réal del Sarte (1888-1954) qui livrera l’une des œuvres les plus originales. Présentée en 1927 au Salon des artistes français, cette sculpture obtient la médaille d’argent. Offerte à la Ville de Rouen par son auteur, elle sera placée dans les années 1970 à l’entrée de l’église de la place du vieux marché, près de l’emplacement présumé du bûcher.