Aller plus loin :
 
GRD_2009.0.562

 
 
100 de ; 199 à

 
L. 45 cm ; D. 10,15 cm ; Pds. 1085 ; VOLUM. 0,0036

 
 
Hormis la clé, non retrouvée, l’objet était complet au moment de sa découverte. Il est composé de onze pièces en fer forgé réparties en deux ensembles (appelés ici par commodité A et B) composés respectivement de sept et quatre éléments. Le fonctionnement est assez simple à restituer :
1. Mise en place de la boucle de l’entrave (A-1) autour de l’un des pieds de la personne à enchaîner ; passage du cadenas (A-5) dans l’anneau (A-2) de façon à fermer l’entrave.
2. Mise en place de la seconde boucle d’entrave (B-1) autour de l’autre pied ; passage du pêne B-4 à travers l’anneau (B-2) et engagement de celui-là dans l’ouverture du cadenas.
3. Verrouillage : mise en place de la clavette (A-7) à travers la perforation du petit côté du pêne (B-4) et de celles des côtés B et D du boîtier du cadenas (A-5) ; engagement du ressort (A-6) dans le cadenas (A-5, côté E). Une fois complètement engagées, les trois lames du ressort (aujourd’hui incomplètes et recourbées), aplaties par la pression lors du passage dans la fente, se redressaient à l’intérieur du boîtier, empêchant ainsi toute possibilité de retrait de l’objet ; son extrémité proximale, bouchant la perforation carrée du côté C, empêchait alors
la clavette (A-7) de ressortir.
4. Déverrouillage : pour libérer l’individu, il fallait introduire dans le trou latéral du cadenas (A-5, côté A) une clé coudée à trois dents qui, par pression, rabattait les lames du ressort (A-6) et permettait à ce dernier de coulisser en dehors du boîtier, libérant ainsi la clavette (A-7).
[...].La paire d'entraves de Grand, la seule actuellement connue sur le territoire leuque, était destinée, comme l'indique la présence d'un cadenas et le diamètre intérieur des anneaux, à maintenir les pieds d'un être humain et non d'un animal, et à l'empêcher de fuir, sans toutefois lui interdire de se déplacer. Toutefois, même si l'esclavage, partie intégrante du système socio-économique romain, est épigraphiquement connu chez les Leuques, l'objet de saurait être considéré comme une attestation matérielle de celui-ci [...], puisque le contexte ne permet pas de savoir si le destinataire était un prisonnier ou un esclave, ou si le port en était permanent ou temporaire, régulier ou occasionnel. (Sur les traces d’Apollon. Grand la Gallo-Romaine : DECHEZLEPRÊTRE Thierry – sous la coordination-, VIPARD Pascal, 2010)