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- Notice d'oeuvre
Bordeaux, 1840 ; Paris, 1916
1890 vers
H. 45 cm ; l. 36 cm (sans cadre) ; H. 60 cm ; l. 50 cm ; E. 4,7 cm ; Vol. 0,0141 (avec cadre)
M0536_67.1.2
Natif de Bordeaux, Odilon Redon reçoit une éducation bourgeoise et côtoie dès son adolescence des artistes. Il débute avec peu d’assiduité des études d’architecture à Paris et suit plusieurs apprentissages : tout d’abord de sculpture (Bordeaux, 1864), puis d’estampe (Bordeaux, 1865), avant de s’initier au dessin, avec le fusain et le pastel. Doté d’une sensibilité et d’un sens fort de la liberté, Odilon Redon projette son imaginaire et ses rêves : ses créatures extraordinaires et fantastiques, chimères et monstres, composent la première partie de son œuvre, majoritairement de couleur noire. Inspiré par l’œuvre du graveur espagnol Francisco de Goya (1746-1828), Redon rencontre le succès avec ses « noirs ».
La seconde partie de sa carrière sera consacrée à la couleur. Il conserve l’habitude de travailler sur différents supports, même s’il privilégie la peinture à l’huile dès la fin du XIXe siècle.
Initialement intitulé Au ciel, les Yeux clos est décliné par Redon qui en donne une dizaine de variations en différentes techniques : peinture à l’huile, sanguine ou gravure.
Considérée comme le manifeste du symbolisme, la version des Yeux clos, réalisée en 1890 à la peinture (huile sur carton), est conservée au Musée d’Orsay. Première œuvre de l’artiste achetée par l’État pour les collections nationales, cette version prend place, en 1904, sur les cimaises du musée du Luxembourg, musée d’art contemporain à l’époque destiné aux artistes vivants.
La version au pastel conservée au Musée départemental fait probablement suite à celle qui a été peinte. La composition est identique à celle de la toile, reprenant la position de recueillement donnée par l’inclination du visage.
Entré dans les collections du MUDAAC par l’intermédiaire du legs Chevalier en 1966, les Yeux clos se distingue par l’extrême sensibilité de la composition, renforcée par la texture poudrée du pastel.
La couleur bleu clair renvoie un sentiment de sérénité et d’apaisement, où l’imagination et la rêverie chères aux symbolistes dépassent la stricte description de la réalité. Mysticisme et spiritualité caractérisent ce portrait de Camille Falte, son épouse depuis 1880, dans lequel le rendu vaporeux du premier plan évoque une quasi élévation du modèle. Ses yeux fermés font référence au sommeil ou à la mort, et évoquent le rêve, l’absence ou l’apparition, thèmes de prédilection de Redon. Représenté en buste, le modèle semble suspendu dans le bleu de l’arrière-plan, entre réel et imaginaire. Le passage entre les différentes gammes chromatiques est subtil et fondu.
Si la composition de ce pastel fait penser aux conventions des portraits en buste de la Renaissance italienne, c’est parce que Redon avait gardé en mémoire de ses séances de copie au musée du Louvre, l’Esclave mourant de Michel-Ange avec la même inclinaison de la tête et les paupières baissées.
La seconde partie de sa carrière sera consacrée à la couleur. Il conserve l’habitude de travailler sur différents supports, même s’il privilégie la peinture à l’huile dès la fin du XIXe siècle.
Initialement intitulé Au ciel, les Yeux clos est décliné par Redon qui en donne une dizaine de variations en différentes techniques : peinture à l’huile, sanguine ou gravure.
Considérée comme le manifeste du symbolisme, la version des Yeux clos, réalisée en 1890 à la peinture (huile sur carton), est conservée au Musée d’Orsay. Première œuvre de l’artiste achetée par l’État pour les collections nationales, cette version prend place, en 1904, sur les cimaises du musée du Luxembourg, musée d’art contemporain à l’époque destiné aux artistes vivants.
La version au pastel conservée au Musée départemental fait probablement suite à celle qui a été peinte. La composition est identique à celle de la toile, reprenant la position de recueillement donnée par l’inclination du visage.
Entré dans les collections du MUDAAC par l’intermédiaire du legs Chevalier en 1966, les Yeux clos se distingue par l’extrême sensibilité de la composition, renforcée par la texture poudrée du pastel.
La couleur bleu clair renvoie un sentiment de sérénité et d’apaisement, où l’imagination et la rêverie chères aux symbolistes dépassent la stricte description de la réalité. Mysticisme et spiritualité caractérisent ce portrait de Camille Falte, son épouse depuis 1880, dans lequel le rendu vaporeux du premier plan évoque une quasi élévation du modèle. Ses yeux fermés font référence au sommeil ou à la mort, et évoquent le rêve, l’absence ou l’apparition, thèmes de prédilection de Redon. Représenté en buste, le modèle semble suspendu dans le bleu de l’arrière-plan, entre réel et imaginaire. Le passage entre les différentes gammes chromatiques est subtil et fondu.
Si la composition de ce pastel fait penser aux conventions des portraits en buste de la Renaissance italienne, c’est parce que Redon avait gardé en mémoire de ses séances de copie au musée du Louvre, l’Esclave mourant de Michel-Ange avec la même inclinaison de la tête et les paupières baissées.