La conquête romaine marque une véritable rupture dans les pratiques architecturales de la Gaule ou dominait l’usage presque exclusif du bois. L’introduction de la pierre dans l’architecture s’inspire des modèles gréco-romains, qu’il faut toutefois adapter au climat ainsi qu’aux matériaux disponibles. Deux types de calcaire ont été mis en œuvre dans les bâtiments publics de Grand (enceinte, amphithéâtre, basilique, thermes, temples) : un calcaire tendre pour la sculpture et certains éléments architectoniques (calcaire du Barrois), et un calcaire plus dur pour les moellons dont la face externe comporte souvent les traces d’une gradine. Concernant les toitures, la civitas des Leuques, comme une partie de la Gaule Belgique, présente certaines particularités. En effet, les bâtiments publics et certaines demeures luxueuses étaient recouverts non pas de tuiles en terre-cuite (imbrex et tegulae), mais de dalles sciées en calcaire. D’environ 40 cm de côté et épaisses de 3 à 4 cm, ces dalles étaient disposées en quinconce ce qui donnait un aspect de damier losangique aux toitures dont la faîtière, également en pierre, était plate de manière à permettre de s’y déplacer facilement.
Bibliographie
BILLORET (Roger), « La basilique de la ville antique de Grand », dans CRAI, 1965, p. 63-74.
OLIVIER (Albéric), « Mâlain-Mediolanum, La couverture en dalles sciées du fanum de Froidefonds », Revue Archéologique de l’Est, XXVI, 1975, p. 235-246.
VIPARD (Pascal), « La ‘basilique’ de Grand : l’histoire d’un nom », Grand, archéologie & territoire, 1, Épinal, Conseil départemental des Vosges, 2013, p. 10-35.